L’augmentation des températures due au changement climatique, nos exigences de plus en plus hautes de confort, l’architecture moderne faisant la part belle aux vitres, etc. influencent grandement nos besoins en froid. En parallèle, les besoins de chaud durant la saison d’hiver restent tout de même à un haut niveau.
De manière à utiliser au mieux les ‘’réserves’’ naturelles de chaud et de froid, on peut utiliser des pompes à chaleur qui peuvent, selon les cas, extraire du chaud ou du froid du milieu naturel. Dans le cadre de ce défi, on propose de se pencher sur le potentiel du Rhone pour le cas d’utilisation du quartier des Ronquoz à Sion qui va considérablement se développer durant les 10 à 30 prochaines années et nécessiter une fourniture de froid et de chaud considérable.
L’avantage de ce quartier réside dans sa localisation proche du Rhone qui pourrait faire office de source naturelle de froid en été, et peut-être d’un peu de chaud en hiver. Le défi principal consiste à définir de quelle manière et comment optimiser l’extraction de cette énergie.
Le profil et le tracé du fleuve a déjà été défini dans le cadre du projet de correction du Rhone « Rhône 3 ». Ces données ne pourront pas être modifiées et donnent donc un contexte de départ avec lequel il faudra compter. Ceci posé, il reste encore de la place pour innover de manière à tirer parti au mieux de toute l’énergie disponible. Comment optimiser les transferts de froid (et éventuellement de chaud) ?
- Devrait-on procéder de manière classique avec un « simple » échangeur dans le lit du fleuve ? dans ce cas, comment éviter que ce dernier ne soit trop vite envahi par les sédiments charriés en tenant compte du fait que le gabarit du fleuve est fixé ?
- Devrait-on plutôt installer des palplanches sur le lit du fleuve et y intégrer directement les échangeurs ? Si oui, qu’en est-il de leur coût ? comment le diminuer ?
- Pour limiter les coûts pourrait-on pomper l’eau du Rhône et l’utiliser directement à l’extérieur ? Quid des sédiments avec cette option ?
- Quelle autre solution innovante pourrait être mise en place ?
En parallèle de toutes ces considérations techniques, les normes cantonales sont aussi à prendre en compte avec par exemple une limite des rejets de chaleur dans le fleuve augmentant sa température de 5° maximum. Comment s’assurer que cette limite ne sera pas dépassée malgré les besoins projetés qui sont énormes ?
Finalement un autre facteur à prendre en compte réside dans la variabilité du débit qui peut être énorme et rapide en fonction de divers paramètres extérieurs tels les turbinages qui peuvent grandement influer sur ce point (avec par exemple des différences jusqu’à 100m3 par seconde pour l’usine de Bieudron)
La récupération de chaleur est aussi un problème en soi : au moment de plus grand besoin, en hiver, la température du Rhône est assez basse. L’est-elle trop pour pouvoir être utilisée judicieusement avec une pompe à chaleur ? Y a-t-il des alternatives pour que ce soit tout de même justifié ? Et si cela fait sens, comment industrialiser l’utilisation de cette ressource ?
Ce défi consiste donc à proposer des solutions innovantes et optimisées pour tirer parti au mieux dans les années à venir de la ressource fantastique qu’est le Rhône.
Pour ce faire, vous pourrez disposer des chiffres des besoins projetés pour le projet de quartier des Ronquoz ainsi que de la spécification du tracé et du gabarit du fleuve prévu dans le cadre de Rhône 3.